Cet article s’adresse à tous ceux et celles qui souhaitent mettre au monde un tambour ou l’adopter, parmi ceux que nous avons en stock ou en passant une commande personnalisée.
Avant d’adopter leur tambour médecine, beaucoup de personnes se sentent un peu perdues pour faire leur choix et s’adressent à nous pour recevoir des conseils, parfois même nous demandent de choisir à leur place.
Si vous êtes dans cette situation, cet article a pour objectif de vous aider à y voir plus clair.
Avant tout, nous avons une règle incontournable chez Chacun Son Rythme, nous ne choisissons jamais à la place de nos client/es. C’est un pouvoir que nous ne souhaitons surtout pas nous octroyer. Pour la simple et bonne raison que, quelles que soient nos capacités intuitives ou de communication avec nos tambours, nous ne prétendons pas savoir mieux que vous ce qui est juste pour vous. Même si nous avons une certaine expérience des tambours et des liens qui peuvent se tisser avec les adoptants, il nous arrive de nous tromper et les clients choisissent un tambour avec lequel nous ne les avions pas forcément imaginés. Pourtant, la médecine du tambour est présente et ils font toujours un très beau chemin ensemble.
Cela dit, voici quelques infos pour vous aider dans vos choix, que vous soyez sur le point d’adopter ou de mettre au monde votre tambour médecine. Attention, ces informations sont très généralistes, chaque tambour est singulier car chaque arbre, chaque pierre et chaque animal apporte ses caractéristiques et toutes les associations sont uniques et souvent porteuses de résultats imprévus et donc de belles surprises.
Le diamètre
Pour faire simple, plus on va vers un petit diamètre de tambour, plus celui-ci aura un son « rythmique ». C’est-à-dire que l’impact de la mailloche sera très franc mais que la peau a peu d’espace pour vibrer donc le son est assez court, on a peu de vibration. Ou plutôt, celle-ci ne dure pas très longtemps.
Cette option est intéressante lorsqu’on projette d’utiliser un tambour surtout pour ses vertus rythmiques. Par exemple dans certaines pratiques musicales ou pour le voyage chamanique ; le rythme ayant un rôle important à jouer pour modifier les rythmes internes, notamment ceux de l’activité cérébrale et entrer dans les états de conscience modifiés propices au voyage chamanique.
Ce sont des tambours légers, facilement transportables (jusqu’à 40 cm de diamètre, ils peuvent être emportés avec vous en bagage cabine dans les avions) et donc également adaptés aux enfants.
Ce sont des tambours généralement assez stables en termes de tension de la peau.
A l’inverse, le son des grands tambours est très « vibratoire ». On entend moins l’impact de la mailloche mais la surface de peau étant plus grande, son mouvement est plus libre quand on la frappe. Il y a donc une durée de vibration plus importante qui entraine une meilleure perception de la richesse harmonique du tambour.
Ce sont des tambours très intéressants pour la méditation, notamment en pleine conscience, car la durée et la richesse du son facilitent une grande concentration grâce à une écoute profonde du son, par l’audition et/ou la kinesthésie.
Ces tambours ont donc des qualités sonores très riches mais sont parfois lourds et peuvent être difficiles à transporter.
La tension de leur peau varie aussi plus facilement face aux variations de température ou d’humidité.
Pour moi qui ai un faible pour les grands tambours, la moyenne des diamètres se trouve à 18 pouces, soit environ 45cm. Mais j’observe que de nombreuses personnes affectionnent les tambours en 16 pouces, soit environ 40cm.
Je classe donc les 12, 14 et 16 pouces (30, 35 et 40cm) dans les petits diamètres.
Les 18 pouces (45 cm) possèdent souvent une belle richesse rythmique et vibratoire.
Puis les 20, 22, 24 et 26 pouces (50, 55, 60 et 65cm) sont de vrais « tambours-gong ».
La peau
Encore une fois, ce qui suit est très général. Chaque animal a un parcours et une morphologie qui lui sont propres. Aucun individu n’est semblable aux autres.
Alors, en premier lieu, lorsqu’on nous demande comment sonne un tambour avec telle ou telle peau, nous invitons la personne à imaginer le caractère de l’animal afin de mieux se projeter sur l’identité sonore de leur futur tambour. Pour faire simple, projetez-vous face à un bison qui broute paisiblement en plaine. Ses 800kg posés sur quatre pattes robustes, il est là depuis des dizaines de milliers d’années, bien avant l’homme. C’est notre grand frère. D’apparence calme et flegmatique, il est pourtant capable de sauter et de courir à 70km/h. Il devient redoutable quand il s’agit de se défendre.
La taille de cet animal induit une peau relativement épaisse. La peau de vache est assez proche bien que son caractère moins sauvage apporte plus de douceur au son des tambours. Qu’est-ce que cela vous raconte sur le son potentiel d’un tambour ?
Rendons maintenant visite à la chèvre. Petite, dynamique, c’est un animal domestiqué par l’homme depuis des milliers d’années. On peut l’imaginer sauter de rocher en rocher et grimper sur les arbustes. De petite taille, sa peau est tellement fine qu’elle a longtemps servi à la réalisation des parchemins. Si sa peau est montée sur un tambour, le son sera caractérisé par la finesse et le caractère joyeux de la chèvre.
Les peaux ont une infinité de variations d’épaisseurs, densité, qualités de fibres, couleurs…Les peaux épaisses sont souvent plus stables face aux variations de température ou d’humidité et ont un son assez grave, par manque d’harmoniques aigües. Pour des huttes de sudation, privilégiez les peaux épaisses et denses (sur des petits à moyens diamètres). Celles qui sont plus fines offrent une très large palette harmonique (les harmoniques étant l’ensemble des fréquences, des plus graves aux plus aigües, qui composent un son acoustique) mais sont très sensibles aux variations atmosphériques. Ce sont de très bons tambours d’intérieur et de méditation grâce à leur potentiels harmoniques.
La densité des fibres, comme par exemple chez le cheval, apporte souvent beaucoup de dynamisme au son. Comme expliqué plus haut, on retrouve bien là le caractère sauvage du cheval. L’épaisseur d’une peau de cheval est souvent très variée. Le miroir (fessier) est souvent très épais, les flancs peuvent être beaucoup plus fins.
Le cerf, quant à lui, possède une peau d’épaisseur médium. C’est un animal terrestre mais moins lourd que les bovidés, dynamique, mais moins tonique que la chèvre. Cet équilibre confère au son de sa peau une certaine note de noblesse. La biche est très proche bien sûr, mais plus féminine, elle est plus fine et donc se rapproche aussi des qualités de la chèvre.
Cette liste est bien sûr non exhaustive. Je ne parle pas ici du daim, de l’âne, du buffle et du taureau dont vous pourrez devinerez facilement les caractéristiques en suivant les indications ci-dessus. Je ne cite pas non plus les animaux provenant d’autres pays car nous nous refusons de travailler avec des peaux importées de l’étranger. Et bien sûr, je n’ai pas toujours en stock tous les animaux cités ci-dessus.
Les peaux que nous utilisons pour nos tambours sont très peu parcheminées, de façon à ce qu’elles puissent garder le plus de personnalité possible. Les couleurs, imperfections, cicatrices, tâches…racontent le parcours de l’animal et font tout le charme du tambour.
L’apport spirituel de la peau au tambour est essentiel. Rencontrer l’esprit de la peau du tambour est une grande aventure que je vous invite à vivre. L’esprit animal facilite le voyage car il est porteur d’une médecine du mouvement (c’est d’ailleurs la peau qui bouge/vibre le plus dans le tambour), il est dynamique et a un caractère très prononcé. La communication est souvent aisée avec lui. Il nous invite donc à entrer en action, mettre en mouvement dans le réel ou l’invisible, être à l’écoute de notre instinct et des messages de notre corps.
Le bois
Il y a une infinité de bois avec lesquels on peut réaliser des tambours, et plusieurs méthodes pour réaliser les formes demandées pour les cadres des tambours.
Chez Chacun Son Rythme, nous avons fait le choix de travailler avec du bois massif français (donc pas de lamellé collé). Comme pour les peaux, nous ne travaillons pas de bois issu de l’import pour limiter l’impact carbone de nos tambours et avoir une meilleure traçabilité et un respect des chartes écologiques.
Notre technique de mise en œuvre est le cintrage à la vapeur. C’est une technique ancienne et assez rare, la plupart des fabricants de tambours privilégiant l’assemblage par collage de plusieurs pièces de bois afin de créer le cercle ou la forme voulue.
Pourquoi le cintrage ? Avant tout, le cintrage à la vapeur est une technique très écologique. Effectivement, le produit principalement utilisé est simplement l’eau. Montée en vapeur à très haute température grâce à une chaudière, elle est injectée dans une étuve dans laquelle sont installées les planches de bois.
Au bout d’un certain temps, les planches, devenues souples, sont sorties pour être formées au diamètre voulu dans une cintreuse. C’est un travail manuel peu énergivore. Il y a un seul point de collage, à la jonction des deux extrémités du bois.
Un autre avantage au cintrage, énergétique celui-ci, est que le bois possède une polarité. Donc en gardant une unité de matière dans un cadre, on obtient un arceau de bois polarisé. Ce qui signifie qu’il possède une face réceptive et une face émissive, ou si vous préférez, yin et yang, féminine et masculine… Il y a un sens de circulation des flux énergétiques qui pourra jouer sur le choix du placement de la peau sur une face ou l’autre.
Revenons au bois lui-même. Le choix du bois a un impact sur le son du tambour, mais moins flagrant que celui du diamètre ou de la peau. Pour faire simple, un bois plus dense va apporter un son plus clair car il est bon support et un bon conducteur de la vibration de la peau. A l’inverse, un bois plus tendre aura tendance à appauvrir un peu le son car, en jouant en quelque sorte le rôle d’une éponge, il arrête les harmoniques les plus faibles, autrement dit il absorbe les aigües.
Mais les bois denses sont significativement plus lourds et, à moins que vous n’ayez l’intention de jouer votre tambour que dans un état de transe profonde qui décuple vos forces et vous fasse oublier les kilos portés à bout de bras, c’est un paramètre à prendre en compte.
Ceci dit, le jeu s’adapte aussi au tambour et les modèles trop lourds peuvent être joués assis. Par exemple, en tailleur, on posera la main qui porte le tambour sur le genou de manière à mieux supporter son poids.
Dernier, et à mon avis, principal critère de choix du bois : comme l’animal, écoutez ce que le bois vous raconte. Quelles histoires avez-vous vécu avec tel ou tel arbre ? Quelle symbolique vous évoque-t-il ? Est-ce que votre cœur répond quand vous entendez prononcer le nom d’un arbre en particulier ? Nous travaillons sur la mise au monde de tambours médecine et l’approche chamanique dans le choix des composantes est essentielle. Connectez-vous aux esprits, osez demander et vous obtiendrez les réponses par vous-mêmes.
Nous n’utilisons pas de résineux car nous ne réussissons pas à les cintrer. Les bois que nous utilisons sont les suivants :
Alisier, frêne, sycomore sont plutôt denses, chêne, hêtre sont intermédiaires et merisier et châtaignier sont plutôt tendres.
Chaque essence de bois, comme chaque peau d’ailleurs, possède bien sûr une couleur et une esthétique propre, et cela peut être un vrai critère de choix. Le bois aussi est une matière vivante et un cadre porte parfois les cicatrices de la vie de l’arbre ou du façonnage artisanal. C’est ça qui est beau !
Spirituellement parlant, le bois est l’axe du tambour. Il nous relie à l’axis mundi, l’axe du monde, le chemin entre les mondes du bas (racines) et les mondes d’en haut (branche). Il nous invite à la verticalité et donc à l’intégrité dans notre pratique. A rester droit, en somme. Il nous propose aussi à être souple dans la tempête. Pour rester solide sans se briser, il faut savoir accueillir un peu de flexibilité…
La pierre
Depuis plusieurs années, nous ajoutons une présence minérale aux composantes animale et végétale de nos tambours. Effectivement, au centre de la poignée nous insérons une pierre fine (aussi appelée semi-précieuse) en forme de donut.
Chaque composante du tambour apportant sa médecine psychique, la pierre est le « socle spirituel » du tambour. Placée dans la paume de la main lorsqu’on joue, elle nous rappelle aux notions de stabilité, d’immobilité et de solidité dans notre pratique.
Même si chaque pierre possède ses propres vertus, nous vous invitons à faire votre choix sans vous référer à vos connaissances ou à des ouvrages sur la lithothérapie. Ceci dit, la variété de pierres est infinie et notre stock , lui, est bien entendu un peu limité. Pour une commande, vous pouvez nous indiquer vos préférences et nous réalisons le tambour en fonction des pierres disponibles.
En général, pour une commande, nous choisissons nous-même la pierre qui se marie bien avec les autres composantes du tambour. En revanche, en stage, les participants peuvent choisir celle-ci dans un lot que nous apportons. Pour choisir leur pierre, nous les invitons à en prendre une dans leurs mains et à sentir ce qui se passe…ou à écouter ce que son esthétique leur raconte. Dans tous les cas, privilégiez une rencontre d’âme en premier lieu puis penchez-vous sur ses propriétés thérapeutiques.
Nous travaillons avec un ami fournisseur en qui nous accordons toute notre confiance. Il nous garantit une traçabilité et sélectionne pour nous des lots. Il choisit chacune des pierres qu’il nous envoie selon son propre ressenti en fonction de nos besoins. Nous avons une grande confiance en lui. Il y a un si grand choix de pierres que nous ne pouvons bien sûr pas garantir d’avoir tout ce qui existe en la matière alors nous recevons les préférences de nos clients et adaptons notre réponse en fonction de notre stock.
Voilà les informations principales que nous pouvons vous partager pour faire le bon choix de tambour. Et rassurez-vous, il n’y a que des bons choix à faire, aucune association de matériaux n’est préférable à une autre et la médecine est partout. Il y aura toujours un beau chemin à faire avec votre nouveau compagnon. Alors maintenant, à vous de jouer…
Laurence Béné Villedieu
J’adore votre partage . Un tel respect se dégage de votre création. Je n’avais encore jamais lu un descriptif aussi touchant pour la mise au monde d’un tambour. Merci pour ce merveilleux voyage et cette valorisation du vivant tout au long de la naissance d’un tambour .
Laurence
Julie Destouches
Merci pour toutes ces riches informations. J’ai eu la chance de mettre au monde mon tambour grâce à vous. Je l’ai choisi grand, en peau de chèvre et bois de merisier, et pour la pierre, j’ai eu des surprises. J’avais choisi l’améthyste, que j’aime beaucoup, pour soutenir mon chakra coronal, que je crois toujours trop fermé. Mais elle a cassé au moment du montage. Grand moment d’émotion… et de révélation ! J’ai offert une moitié au lac, et je garde précieusement la seconde moitié avec moi. Finalement, c’est une merveilleuse pierre verte qui l’a remplacée. Elle me rappelle que tout vient du coeur, et qu’il est bien plus puissant et créatif qu’une élévation fantasmée et désincarnée. La peau de chèvre vibre avec délectation, dans le plaisir des sens. Et le bois de merisier, plutôt léger, me rappelle ma maman, qui adore les cerises en mémoire de l’arbre de son enfance, si généreux qu’il régalait tout le voisinage.
Merci encore pour ce partage, et ravie d’y participer à mon tour. Que vibrent les tambours au tempo de l’amour <3